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Fabriquons nos peintures : La peinture à la farine

Fabriquons nos peintures : La peinture à la farine

Les fabrications maison de peintures naturelles sont très en vogue ces derniéres années.

Ce billet traite de la peinture à la farine, aussi appelée peinture suédoise.

 

 

 

 

Les suédois ont longtemps utilisé cette peinture, ils en ont même fait une identité nationale... les maisons étaient alors majoritairement rouges un peu comme les volets dans la région de Biarritz) ou rouge de Falun.

 

Toutes ces peintures que l'on peut faire soi-même sont une fameuse alternative aux produits industriels chimiques. Si elles sont bien choisies en fonction du travail à faire, ces peintures sont solides, écologiques, saines, naturelles et dans une certaine mesure économiques.

La peinture à la farine est l'une des peintures les plus résistantes en matière de peinture DIY. C'est un savoir-faire très ancien, probablement commencé à l'époque médiévale et comme je vous le disais, elle nous vient du nord. Elle s'est répandue vers le XVIIème siècle en Suède grâce notamment à l'essor de la grande mine de Falun.

Car pour fabriquer cette peinture suédoise, on utilise de l'oxyde de fer rouge, extrait justement de cette mine, qui sert d'antifongique, anti-mousse, anti-moisissure, ce qui est évidemment nécessaire quand on peint ses boiseries extérieures.

Vous pouvez garder cet ingrédient pour refaire la recette traditionnelle, cependant il faut savoir que l'oxyde fer est irritant même dangereux pour la peau, les voies respiratoires et les yeux. De plus, il peut tacher les supports sur lesquels vous travaillez. Vous serez donc vigilants avec l'utilisation de ce produit acide. En outre il fonce un peu la couleur de vos pigments. Si votre peinture est destinée à usage intérieur, ne l'utilisez pas, tout simplement.

Sachez aussi que cette peinture laisse respirer les boiseries et possède une bonne résistance aux UV d'autant plus si vous choisissez des pigments naturels. Le liant ici est le gluten de la farine.

La recette de la peinture rouge à la farine traditionnelle est celle-ci : (pour 1 litre de peinture approximativement)

 

 

Consommables :

50 gr de farine blanche, 0,70 l d'eau, 200 gr d'ocre rouge naturel, 20 gr de sulfate de fer, 0,1 l d'huile de lin, 1 cl de savon liquide (genre savon noir).

Matériel :

Casserole, fouet, verre doseur, récipient, balance, et brosse pour application.

Recette :

Dans votre casserole, mettez votre farine et ajoutez y un peu d'eau. Fouettez pour bien diluer.

Versez le restant d'eau tout en continuant à mélanger. Allumez votre feu et portez à ébullition lentement. Laissez cuire un quart d'heure pour faire éclater le gluten afin que la peinture soit bien liée. N'oubliez pas de continuer à mélanger, sinon le fond de votre casserole brûlera.

Ajoutez à présent l'huile de lin et le savon liquide qui favorisera l'émulsion, laissez cuire quelques minutes supplémentaires et introduisez les pigments ainsi que le sulfate de fer. Vous laisserez cuire encore un quart d'heure tout en mélangeant lentement. La recette est terminée, il n'y a plus qu'à la laisser refroidir et y ajouter un peu d'eau si vous la trouvez trop épaisse.

Avec ce litre de peinture, vous couvrirez 3 mde bois. Vous pouvez l'utiliser sur du bois brut, du bois non traité, du bois ancien décoloré ou lessivé par le temps, ou du bois fraîchement décapé. Pour le bois tout neuf sorti d'usine, faites un premier passage de peinture diluée à 20 % d'eau. Entre les couches successives, il faut attendre une bonne heure.

Faites attention avec les bois contenant beaucoup de tanin comme le chêne, la couleur s'en trouvera plus foncée (réaction avec les oxydes). Si vous êtes dans ce cas de figure, une troisième couche est nécessaire pour obtenir la teinte exactement comme vous l'avez créée.

Enfin, la peinture à la farine ne se conserve pas, inutile de préparer 10 litres en vue de repeindre les volets de la cabane du petit dernier le mois prochain... comme tous les produits naturels, il faut gérer la quantité et la fabriquer au fur et à mesure des besoins.

 

L'auteure

Suite à des vacances dans le Lubéron, je suis tombée sous le charme des massifs ocriers à Roussillon.

J'ai en outre visité le petit conservatoire des ocres qui propose des mini stages.

 

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