Une imprimante 3D dans la restauration, une utilité ?

Une imprimante 3D dans la restauration, une utilité ?

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  • Le 03/03/2019 à 13:59
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Longtemps, j'en ai rêvé, longtemps, j'y ai réfléchi, jusqu'au jour où une promotion réellement à la portée de tous s'est présentée. Peut-être un peu aveuglée par mon enthousiasme, j'ai osé.

Pourtant, je ne suis pas geek, je ne suis pas une flèche en informatique, je n'ai pas la bosse des mathématiques, tout au plus, j'avais d'excellents résultats en géométrie. Moi, mon point fort se situe quelque part à cheval entre la décoration, la création et l'art modeste !

Alors, après plus d'un an d'utilisation, qu'est-ce qu'une banale personne comme moi peut avoir à en dire ?

 

 

 

 

Hé bien, beaucoup de choses figurez-vous.

En premier lieu, pour avoir un prix aussi compétitif, je suis passée par la Chine. Même encore à l'heure actuelle, que quelqu'un me montre où je peux acheter une imprimante 3D pour moins de 200 euros. Mais pour ce prix, elle est arrivée en kit, à monter soi-même. Heu oui, l'économie a un prix. Maintenant que vous me connaissez un petit peu, vous savez bien que les montages en tout genre ne me font pas peur. Et je suis arrivée à mes fins... avec un peu de retard, en comparaison avec les moyennes données car il manquait de petites pièces de montage pour lesquelles j'ai été obligée de faire preuve d'ingéniosité.

Une fois cette étape achevée, un test est proposé, un échantillon de fil est d'ailleurs offert pour l'occasion, et un miracle se produit, une naissance a lieu, là devant vous et vous n'en revenez pas... WAOUW !

Bon, très bien, très bien, mais moi, je voulais imprimer une moulure pour mon petit meuble en bois à restaurer, j'ai acheté du filament "bois", et comment qu'on fait donc ???

 

 

 

 
 

Ha ben non, vous pensiez qu'il suffisait de lui demander ou quoi ? Pas du tout, il faut lui parler à l'aide d'un logiciel, et encore, ce n'est pas du direct. Votre projet devra être soumis à un autre logiciel, celui qui tranche (brrrr!) pour que votre imprimante comprenne ce que vous lui voulez. Punaise, à mon âge, me voilà comme une étudiante à apprendre un programme de conception assistée par ordinateur (appelé CAO pour les intimes).

Heureusement, à l'époque j'étais en relation avec plusieurs personnes qui s'y entendaient et qui m'ont beaucoup aidé. L'une d'entre elles m'a conseillé de m'informer sur l'existence d'un FabLab (fabrication laboratory en anglais) aux alentours de chez moi, ce que je fis. Là, tout le monde travaillait avec Freecad, donc j'ai appris Freecad. Enfin, une infime partie de Freecad !

 
 

 

 

 

Une très belle restauration en 3D

 

 

 

J'ai commencé tout doucement à pouvoir sortir quelques pièces simples comme un boitier électrique par exemple. Et même des trucs un peu plus sophistiqués par la suite... je suis parvenue à la refaire, ma moulure, vous savez; mais moi qui avait tant rêvé en voyant cet excellent article (dont les photos ci-contre sont issues) :  https://blog-espritdesign.com/tendance/impression-3d/mattia-marcante-restaure-des-oeuvres-des-antiquites-grace-a-limpression-3d-55100 j'étais loin loin loin de ça, hélas.

Bien sûr, ils sont à un niveau bien supérieur au mien, tant au niveau matériel qu'au niveau connaissances, j'en conviens, mais ils ont en plus un outil en leur possession que je ne possède pas, c'est un scanner 3D.

(Mais je vais y aller mollo avant de me lancer cette fois, étudier la chose convenablement parce que je ne me sens pas de taille à étudier un nouveau programme si nouveau programme il y a. C'est à dire que sur le moment, je comprends bien tout, mais alors pour retenir d'une fois à l'autre entre deux utilisations, quelle galère !) 

 

 
 

 

 

En définitive, que retenir de mon expérience pour qu'elle vous soit profitable en tant que particulier :

1) Se renseigner sur l'imprimante que l'on choisit et savoir pour quel usage elle sera destinée. Pour une première approche, la mienne était parfaite, elle s'appelle Anet A8, je vois souvent des articles qui en parlent et qui la décrivent comme le must des imprimantes à bas prix : un exemple ici.

Si vous aussi, vous avez la chance d'avoir un FabLab près de chez vous, foncez, assistez à quelques cours. Pour eux, l'impression 3D n'a plus de secret, vous pourrez peut-être en construire une vous-même.

2) Avoir de bonnes relations avec l'informatique et l'anglais. Et un ordinateur pas trop fatigué. Il existe pas mal de programmes gratuits très bien faits (exactement comme Libre Office et Microsoft Office pour les travaux de bureau ou Gimp et Photoshop pour la photo), comme ce fameux FreeCad ou mieux, Blender, il n'est donc pas nécessaire de s'acheter le logiciel dernier cri pour avoir un programme qualitatif. Il est bon de savoir qu'il existe Thingiverse, un site qui fonctionne un peu à la manière de Youtube, où des créateurs ont posté leur(s) fichier(s) 3D en ligne et si vous êtes intéressé, vous avez le droit de les télécharger. Cette banque de fichiers 3D commence à être bien fournie et il n'est pas rare de tomber sur une pièce que l'on recherche justement, cela m'est arrivé pour dépanner quelqu'un sur une petite pièce de Renault Clio, j'ai même pas été obligée de passer par mon programme de CAO. Ce site n'est pas le seul mais il est certainement le plus connu. Il n'est pas non plus parfait mais il a le mérite de vous faire patienter jusqu'à la maîtrise correcte de votre programme de conception. 

3) Pouvoir l'accueillir, ça prend de la place une imprimante 3D, c'est vachement plus balaise qu'une petite Epson de bureau. Il lui faut une bonne prise de courant car selon les matériaux utilisés, la chauffe est conséquente. Quelques bobines de filaments différents viennent en surplus encombrer l'étagère. Il faut impérativement tenir compte des odeurs de plastique qui se dégagent des impressions. Même si le premier matériau que vous utiliserez sera le PLA (en anglais Polylactic Acid), une matière plastique végétale issue de l'amidon de maïs, il y a néanmoins une odeur et pire encore si vous vous lancez dans l'impression de l'ABS.

4) Rester humble et comprendre qu'à ce niveau d'équipement, les pièces qui sortent de nos machines n'auront jamais un rendu parfaitement lisse (oui, oui, on vous a dit que c'était possible, je sais, mais moi je vous dis que non) et que pour la restauration à proprement parlé, il faudra toujours un traitement de surfaçage ultérieur (sauf si on en tire un bénéfice visuel comme les rayures du bois). Ce qui n'est pas toujours évident sur le plastique (mais faisable et heureusement !).  M'enfin, n'allez pas croire que vous deviendrez prothésiste, là, on ne joue pas dans la même cour.

5) Être patient et vraiment envisager cet achat pour mettre timidement le pied à l'étrier à cette avancée technologique. Plus vous l'utiliserez et mieux vous l'utiliserez mais ça ne se passera pas en une semaine. La photo ci-dessous vous montre ma quatrième réalisation.

Un petit plus pour moi : durant la première année de mon apprentissage, j'ai voulu que mon ado participe et franchement, il a beaucoup aimé, il gère mieux que moi bien évidemment, et ça nous a offert de bons moments de complicité.

 

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Commentaires

  • administrateur1
    • 1. administrateur1 Le 09/03/2019
    Alors, lors du tranchage du fichier 3D, un ensemble de données supplémentaires peuvent être ajoutées telles que l’épaisseur des couches, le remplissage, etc. La consommation de fil ne sera pas la même pour un objet décoratif qui n'est soumis a aucune contrainte (et donc peu "rempli") que pour une pièce d'ordre plus mécanique à qui l'on demande une certaine résistance (fortement "remplie"). Certaine pièces nécessitent un support qui est construit par l'imprimante elle-même (toujours via le programme de tranchage) et issu de la même bobine de fil (facilement détachable après l'impression).
    En outre, le programme calcule le nombre de mètres de fil qu'il lui faudra à la réalisation de l'impression.
    Comme tu peux le voir, il y a de nombreuses variables mais d'une façon générale, je répondrai, non, la consommation du fil n'est pas excessive, et l'on va bien longtemps avec une bobine.
  • simbaforever
    • 2. simbaforever Le 09/03/2019
    coucou Rosabel, je n'aurais pas osé me lancer mais tu as eu raison de le faire, et je suis certaine que cela t'es utile régulièrement
    petite question est ce que ça "mange " beaucoup de fil ?

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