Quelque chose comme le fleuve Amazone

Pas le fleuve Amazone à proprement parlé mais un de ces petits bassins attenants qui résultent de la montée des eaux à la saison des pluies. C'est de là que viennent les arrières-arrières-arrières-grands parents du poisson que voulait mon fils, donc je me suis efforcée de lui offrir un habitat convenable (au poisson !). Autre demande du fiston, il voudrait voir une rivière en coupe transversale. Bon... Okéééé !

On va essayer de faire ça, ha ha !

Ici, impossible d'avoir un souvenir de quoi que ce soit, je ne me suis jamais promenée sur les bords du fleuve Amazone. On va toujours commencer par la rivière en coupe transversale et la cascade, au secours Google et merci pour tes images qui font rêver.

Je choisis pour sa chambre un aquarium nu de taille modeste, il fait 60 x 30 x 35 cm, donc environ 60 litres. Je voulais aussi de l'eau jaune donc des souches de vigne viendront prendre place et donneront une belle couleur à l'eau, au moins pendant plusieurs mois. Des cailloux ramassés dans mon allée et testés à l'acide chlorhydrique, un substrat neutre et durable pour une végétation luxuriante (Aquabasis+), du sable blanc et fin. Je récupère le filtre de son ancien aquarium, ainsi que la rampe Led.  Dans mes affaires, j'ai aussi des plaques de plastique bleu ou noir de polypropylène alvéolé (considéré comme sûr par le réseau environnement santé en France). Ce plastique a également l'énorme avantage d'accepter d'être collé au silicone.

J'investis quand-même dans l'achat de plantes, de silicone transparent, un petit spot Led submersible de 18 cm.

Je commence par mettre tremper mes souches de vigne mortes de vieillesse dans une énorme bassine dehors. Elles restent là une quinzaine de jours et de temps à autres, j'effectue un changement d'eau. En même temps, les diverses bestioles xylophages mourront noyées et le plus gros des tanins sera relaché dans l'eau.

Lorsqu'elles ont presque envie de couler, je les sors pour les travailler. Il faut enlever toute l'écorce pour en faire comme un bois flotté, cette étape est importante pour leur future vie en milieu aquatique.

Cutter et Dremel sont là pour aider et dans le cas de mes vignes, le Dremel me permet d'accéder à toutes les anfractuosités formées avec le temps ainsi qu'à toutes les galeries que les termites ou autres joyeusetés ont construit.

Bien sûr, on peut très bien acheter des racines toutes faites en commerce aquariophile, mais ayant le bois sous la main, j'y trouve quelques avantages ne fût-ce que financiers.

Mes ceps tout propre, je les tourne et les retourne, je les positionne pour en tirer le meilleur parti. Pour les assembler, il y a de nombreuses possibilités sans danger pour la faune. On peut les coller à la colle cyanoacrylate, les coller à l'aide de pâte époxy spécial milieu aquatique, les visser à l'aide de vis en inox, les rassembler à l'aide de fil en inox (important, l'inox évidemment), voire de fil de pêche. J'avais commencé à la colle cyanoacrylate mais après quelques déboires, les arches étant très grandes, j'ai fini avec des fils en inox.

Sur cette arche, positionnée en arrière plan et plus petite que l'autre, je décide de faire une fausse cascade. Pas de résine et de peinture douteuse, juste en silicone transparent, le même qui sert à tenir les parois de l'aquarium. Pour la fabriquer, je commence par trouver un vieux plastique d'emballage et je presse dessus des rangées de silicone les unes à côtés des autres. Une fois la largeur désirée atteinte, et sans attendre le séchage, je "gratte" les lignes avec un cure-dent dans le sens de la chute d'eau. Pendant que je laisse sécher, je passe à la construction du petit bassin qui recueillera tout ça. Une fois sèches, mes cascades seront détachées du vieux plastique de récupération et collées sur l'arche, simplement en ajoutant un peu de silicone.

Donc, je repositionne mes arches dans l'aquarium sur une feuille de papier et je dessine au gros feutre la forme du bassin. Je découpe cette forme dans mon polypropylène, je lui colle des bords avec le même plastique de 4 centimètres de hauteur avec du silicone, je laisse sécher et je viens coller au centre de ce bassin les cailloux de mon allée toujours à l'aide du silicone. Après une journée de séchage, je fais comme un rejointoyage entre les cailloux qui donnera un aspect d'eau même dans la vraie eau. Pour lisser le silicone, j'utilise du Monsieur Propre (et mon doigt) que je rincerai abondamment par la suite.

Le petit bassin terminé

Pour donner encore plus de réalité à l'eau de la cascade, je fabrique un peu d'écume. J'ai pris un peu d'argile blanche naturelle, du silicone et un peu de mousse de filtre. Je mélange l'argile avec le silicone

J'applique avec le cure-dent par petites touches ici et là et sur des portions de mousse de filtre

Et enfin une dernière vérification dans l'atelier s'impose, ok, ça marche

Pour donner un effet plus vivant, dans certains interstices du bassin qui n'ont pas reçu de fausse eau, je remplis de substrat et je mets de toutes petites plantes, des Hémianthus Callitrichoides Cuba. Il va falloir aller vite à présent car les plantes ne peuvent pas rester à sec longtemps.

Je fais de même pour certaines cavités des souches de vigne, je fixe à l'aide de colle cyanoacrylate de la mousse Fissidens Fontanus (Phoenix Moss)

La grande arche qui ne tenait pas très bien s'est vue équipée d'un pied-lest ! Très facile à réaliser, il suffit de prendre un morceau d'ardoise ou de polypropylène (évitez le pvc pas si anodin que ça), d'y faire quelques trous à la foreuse et de fixer le pied à l'aide de fil en inox. Si besoin, quelques trous aussi dans le bois.

Là encore, j'avais essayé avec de la pâte époxy pour aquarium mais finalement, je n'ai jamais été satisfaite de cette pâte capricieuse...

Allez, je replace tout dans l'aquarium, à présent tout tombe bien, je vais pouvoir passer à la plantation.

En plantes, voici ce que j'ai choisi : des plantes originaires d'Amérique centrale que j'ai acheté. Et malheureusement, il y a quelques entorses parce que j'avais déjà des plantes plutôt originaires d'Asie ou d'Afrique mais qui pouvaient donner illusion. Et le budget plantes, ça grimpe vite, on ne va pas se mentir ! Et puis, ça me faisait mal au coeur de jeter des plantes.

1) Vallisneria Spiralis (originaire d'Asie mais peut faire penser à Sagittaria subulata qui est originaire d'Amérique).

2) Hemianthus Micranthemoides, originaire de Cuba et sud est des États-Unis.

3) Echinodorus Vesuvius, un pur cultivar issu d'un accident en pépinière mais comme les echinodorus sont souvent originaires du coin, on va dire que c'est bon.

4) Cryptocoryne (originaire d'Asie mais peut faire penser à Echinodorus).

5) Ludwigia super red mini (originaire des États-Unis).

5) Toujours Ludwigia super red mini.

6) Staurogyne Repens, originaire d'Amérique centrale aussi.

7) Anubia Nana Bonzaï, originaire d'Afrique, je trouvais que ça faisait jungle, donc pourquoi pas.

8) Ludwigia sp White, originaire d'Amérique, bon celle-là, c'est honteux comment je l'ai reçue, elle ne passera peut-être pas le cap de l'adaptation.

9) Echinodorus Ozelot Red, originaire d'Amérique.

10) Eleocharis Parvula, originaire de partout dans le monde.

9) Une meilleur vue de l'Echinodorus Ozelot.

J'ai fini par l'ajout d'un petit tunnel qui pourra aider de petits habitants en cas de grosse faim de la part du poisson.

La petite lampe Led est cachée derrière la cascade, la couleur peut être ajustée par mon fils, orange, bleu, mauve, rouge...

Caché par un morceau de poster, mais c'est en attente d'un bricolage meilleur, un filtre externe assez léger est installé, le poisson n'appréciant pas les gros débits, mais est suffisant pour créer un peu de remous. À la fin, j'ai encore mis quelques plantes flottantes, originaires des États-Unis aussi.

L'ensemble n'est pas si mal mais j'ai hâte que les plantes poussent car pour moi, ça fait un peu nu.

Bien sûr, on attend au moins trois semaines pour accueillir les futurs habitants et, comme pour l'autre aquarium, je vous ferai part de leur arrivée.